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Bertrand Du Guesclin

(Bertrand Du Guesclin)

C'est vers 1320, que Jeanne de Malesmains, épouse de Robert II du Guesclin, met au monde au château de la
Motte-Broons (situé à 6 lieues de Dinan et 10 lieues de Rennes) Bertrand du Guesclin.

Fils ainé de la fratrie, il est l'héritier du nom et de la gloire de ces aïeux.
Malheureusement, l'enfant fort laid fit le désespoir de ses parents, et fût rapidement confié aux soins des domestiques, qui ne piquèrent pas de respect et de sentiments pour un enfant que l'on semblait rejeter.

Passant la plus grande partie de son enfance à se battre et être battu, il faudra attendre l’âge de ses 11 ans pour que le jeune Bertrand, grâce aux prédictions d'une abbesse parente de Jeanne qui voyant en lui « un enfant qui deviendra un homme très remarquable et sera l'honneur de sa patrie » soit enfin traité avec un peu plus d'égard.

Et c'est vers 1337 lors d'un tournoi, organisé à Rennes place des lices, en l'honneur du mariage de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, que Bertrand du Guesclin s'illustre en battant en duel, masqué, une quinzaine de chevaliers. C'est au cours du seizième duel, qu'un chevalier fait sauter la visière de son heaume, et révèle ainsi à la foule, l'identité du vaillant combattant.

Peut-être est-ce là, la première fois que Robert, père de Bertrand et présent ce jour-là, sera véritablement fier de son fils et commencera à lui apprendre oralement l'art de la chevalerie au travers de ses propres récits.

C'est certainement aussi à cette occasion que Bertrand du Guesclin se fait remarquer par Charles de Blois, à qui il prête allégeance, et combat à ses côtés face aux comtes de Montfort pour l'héritage du duché de Bretagne.

Bertrand Du Guesclin se fait à nouveau rapidement remarquer dès le début de la Guerre de Cent Ans (1337 – 1453) en harcelant les troupes anglaises en forêt de Brocéliande, ou bien encore en prenant par la ruse le château du Grand-Fougeray (1354) et en libérant, du siège imposé par le Duc de Lancastre, la ville de Rennes (1356). « DU GUESCLIN » deviendra un cri de guerre auquel les bretons se rallieront, et deviendra la crainte des Anglais.

En 1361, Bertrand du Guesclin prêtera allégeance au roi de France puis se mariera deux ans plus tard à Tiphaine de Raguenel, sa "douce fée".

Après de nombreuses victoires, à Mantes, Vernon, Rosny, Cocherel, il sera fait prisonnier
lors de la bataille d'Auray et sera libéré (1365) contre une rançon de 100 000 livres.

Le climat dans le royaume s'apaise, la France respire enfin.

Mais un autre danger guette déjà, que faire de tous ces hommes en armes, de ces mercenaires désœuvrés, de ces soldats dont les soldes ne peuvent plus être payées par le royaume et qui pillent et ravagent le pays ?

Charles V, afin d'écarter ce nouveau danger, commande Bertrand du Guesclin d'emmener en Espagne ces grandes compagnies afin de combattre aux côtés d'Henri de Trastamare opposé à Pierre le cruel, lui sera soutenu par les Anglais, dans la succession au trône de Castille.

Après avoir de nouveau été fait prisonnier, Bertrand du Guesclin rétablit Henri de Trastamare au trône de Castille en 1369, et prête allégeance au royaume de Castille pour lequel il sera fait connétable.

A son retour d'Espagne, il se voit remettre des propres mains de son bon Roi Charles V, l'épée de connétable (1370) et devient ainsi à 50 ans le chef des armées du royaume de France.

Sa mission principale, sera alors de bouter l'ennemi Anglais hors de France.

Comme à son habitude, Bertrand du Guesclin obtiendra, grâce à la ruse, le harcèlement et aux principes de guérilla, de nombreuses victoires.

Puis arrive le moment de la disgrâce, en 1379 lors du retour de Jean IV en terre Bretonne, Bertrand est soupçonné par Charles V d'inaction face au peuple Breton, qui ce même peuple se sent trahie par celui qui fût si souvent leur sauveur.
Profondément indigné par de telles pensées de son Roi, le chevalier décide de rendre son épée de connétable, puis retrouvant l'estime de Charles V il récupère ses insignes et descend dans le Midi, pour à nouveau combattre l'Anglais.

En 1380, Bertrand du Guesclin assiège la ville de Châteauneuf de Randon alors aux mains du Sire de Roos, et trépasse suite à une maladie.

Le 13 juillet 1380, sa mort serait dû à l'absorption en trop grosse quantité, d'une eau trop froide, après un combat sous un soleil de plomb.
A l'expiration d'une trêve lui ayant été accordée, le Sire de Roos remet symboliquement les clés de la cité assiégée aux pieds de la dépouille de l'ardent chevalier.

Bertrand du Guesclin aura quatre sépultures.
La première (ses entrailles) au Puy en Velay, la seconde (ses chairs) à Montferrand, la troisième (ses ossements) en la basilique Saint-Denis (avec les Rois de France) et enfin, son cœur en Bretagne à Dinan auprès de sa douce Tiphaine et des siens, les Bretons.

Cabinet d'astrologie

(Cabinet d'astrologie)

Tiphaine Raguenel, noble dame, astrologue bretonne du XIVème siècle lisait l’avenir dans les astres, dressant des tablettes où les chiffres savants lui permettaient de déchiffrer l’avenir.
A une époque où la sorcellerie conduisait au bûcher, elle n’eût jamais à redouter cette accusation.
Très pieuse, elle soignait les malades.
Généreuse, elle dénouait les cordons de sa bourse pour donner de l’argent aux pauvres.
La fée Tiphaine possédait le don de prédire l’avenir.
A ceux qui l’interrogeaient, elle répliquait : « Ce n’est pas par don qu’il m’arrive de prédire l’avenir mais par l’étude du ciel où Dieu, de toute éternité, a écrit le destin des Hommes. »

Tiphaine Raguenel

(Tiphaine Raguenel)

Née aux alentours de 1333 au manoir de Bellière non loin de Dinan, Tiphaine Raguenel est la fille de Robert III Raguenel et de Jeanne de Dinan. Elle est la fille cadette d'une fratrie de trois enfants.
Ses deux frères Olivier et Guillaume deviendront quant à eux de fidèles lieutenants de Bertrand du Guesclin.

Tiphaine, dont on disait la santé fragile, passa beaucoup de temps à Bellière, ce qui lui permit de se plonger pleinement dans la bibliothèque familiale et d'y apprendre les sciences.
Se passionnant pour l'astrologie, elle sût selon la légende rapidement déchiffrer l'avenir dans les astres.

À cette période trouble, Tiphaine aurait pu être considérée comme une sorcière. Mais elle jouissait d’une réputation de femme pieuse et sa dévotion envers les pauvres et les malades fit qu'on préféra l'appeler la "douce fée ".

En 1360, la ville de Dinan sera le théâtre de la première rencontre entre Bertrand du Guesclin et Tiphaine.
Thomas de Cantorbéry avait, malgré une trêve, enlevé le frère de du Guesclin pensant en tirer une belle rançon.
Indigné, Bertrand, avec l'accord du Duc de Lancastre, provoque Cantorbéry en duel afin de libérer son frère.
Le duel fut accepté, et alors que Bertrand se préparait, une femme lui fit dire qu'elle avait "vu" sa victoire, c'était Tiphaine.
Bertrand du Guesclin n'accorda point de crédit à cette prédiction, mais dû admettre que celle-ci était juste puisqu'il gagna le duel.
Et c'est donc au cours du buffet en l'honneur du vainqueur que ce dernier croisa pour la première fois le regard de Tiphaine et découvrit la beauté de celle qui allait devenir sa femme.

En 1363 les noces furent célébrées, d’un couple atypique que certains surnommeront par la suite : "la belle et la bête".
Après de fastueuses cérémonies à Dinan, Bertrand du Guesclin emmena sa femme à Pontorson, dont il était gouverneur, il fit convier la noblesse Bretonne et Normande aux fêtes et tournois que l'on organisa pour fêter leur union.

Bertrand du Guesclin, à qui Charles V confia d'emmener en Espagne les grandes compagnies qui ravageaient le pays, décida que le château de Pontorson n'était pas un lieu assez sûr pour sa douce fée et qu'il était préférable de la confier à la protection du "chef des armées célestes", l'Archange Saint-Michel.

C'est donc à cette occasion que fut bâti le "Logis Tiphaine" au Mont Saint-Michel dans lequel vous vous trouvez.
Cela permit peut-être à Tiphaine d'avoir plus facilement accès à la bibliothèque de l'abbaye et de s'adonner à sa passion, l'astrologie.

Tiphaine avait prédit que son mari atteindrait les plus hauts honneurs militaires. Ainsi fut fait lorsqu'en 1370, à son retour d'Espagne, le Roi Charles V élève du Guesclin au grade de Connétable de France.

Au cours de sa vie, et malgré le peu de temps passé ensemble, il semble que Tiphaine, “la douce fée” de Bertrand, ait toujours soutenue son soldat de mari. Elle lui prédisait les jours fastueux ou néfastes pour les combats, elle aidait à trouver l'argent pour ses rançons, elle rassemblait des soldats et payait leurs soldes pour aider son mari à combattre.
Il se dit même que Tiphaine alla jusqu'à vendre sa riche vaisselle afin d'honorer les soldes que Bertrand avait promis à ses soldats.

Et c'est en 1372, que Tiphaine décède, de la manière dont elle vécut, son mari loin d'elle en train de combattre l'ennemi de la France, l'Anglais.
Elle fut inhumée au couvent des Jacobins de Dinan, comme le sera le cœur de son mari quelques années plus tard.

Chambre de Tiphaine de Raguenel

(Chambre de Tiphaine de Raguenel)

1361 Tiphaine Raguenel épouse Bertrand du Guesclin.
On dit qu’elle était aussi belle et gracieuse qu’il était laid et rustaud, mais ce sont vraisemblablement deux êtres d’exception.
C’est une femme savante, lui un combattant hors pair.
Le couple sera toujours très lié même si Tiphaine ne verra guère son mari, trop occupé à faire la guerre en Bretagne, en France ou en Espagne.
Sur la commode, vous remarquerez une ceinture de chasteté. Qu’est-ce qu’une ceinture de chasteté ? Il s’agit d’un dispositif amovible ayant pour objectif d’interdire les rapports. En règle générale, l’objet est constitué d’une ceinture qui enserre la taille ainsi que d’une plaque passant entre les jambes (mais néanmoins pourvue de petits orifices afin de ne pas gêner les fonctions naturelles).
Selon la légende, les ceintures de chasteté seraient apparues au Moyen Âge où les chevaliers qui partaient en croisades obligeaient leurs épouses, afin de les empêcher de commettre des infidélités, à porter ces fameux engins.

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La chambre du chevalier "Bertrand du Guesclin"

(La chambre du chevalier "Bertrand du Guesclin")

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